Libye : l’ONU alerte sur une répression accrue et appelle à la libération immédiate des détenus

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By Inès Armand

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé, dans un récent communiqué, son inquiétude face à une série inquiétante d’arrestations arbitraires visant particulièrement des avocats, magistrats et procureurs à travers le pays. Ces arrestations, selon la MANUL, sont menées par des forces de l’ordre exploitant leur pouvoir pour « réprimer toute dissidence et porter atteinte à l’indépendance de la justice ».

La mission onusienne exige « la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement et la poursuite en justice des responsables de ces actes ». Elle dénonce fermement ces pratiques illégales qui « créent un climat de peur, restreignent l’espace civique et sapent l’état de droit ».

Parmi les cas particulièrement alarmants, la MANUL cite l’arrestation violente du juge Ali al-Charif à Tripoli le 10 mars dernier, ainsi que la détention arbitraire de l’avocat Mounir al-Orfi à Benghazi depuis le 12 mars. La situation est encore plus préoccupante pour les procureurs militaires Mansour Daoub et Mohammed al-Mabrouk al-Kar, détenus à Tripoli depuis 2022. Ces emprisonnements mettent en lumière « les menaces croissantes pesant sur les professionnels de la justice » selon le communiqué.

« Nous sommes particulièrement préoccupés par les pratiques d’aveux forcés filmés et diffusés publiquement », a déclaré la MANUL. Ces vidéos, utilisées pour « intimider et humilier les personnes ciblées », doivent être jugées irrecevables en tant que preuves et leurs auteurs tenus pour responsables.

Ce climat de répression s’inscrit dans un contexte d’instabilité persistante en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux gouvernements rivaux continuent de se disputer le pouvoir : l’un basé à Tripoli, reconnu par l’ONU, et l’autre à l’est, contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar. Amnesty International alerte également régulièrement sur les violations répétées des droits humains en Libye, notamment à l’encontre des migrants détenus, qui subissent souvent « des traitements inhumains et des tortures ».

La MANUL appelle les autorités libyennes à respecter leurs engagements internationaux et à garantir la protection des droits humains fondamentaux, insistant sur l’importance d’un « environnement propice à une transition démocratique pacifique ». Face à cette situation préoccupante, la communauté internationale accentue la pression pour que des mesures concrètes soient prises afin de protéger les civils et restaurer un état de droit crédible en Libye.

Sources :

  • Communiqué officiel de la MANUL (ONU)
  • Amnesty International, Rapport sur la Libye 2024
  • L’Orient-Le Jour, « Libye : L’ONU dénonce des arrestations arbitraires », publié le 24 mars 2025.

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