L’OMS face au retrait des États-Unis : un dialogue sous tension

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By La rédaction

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à un dialogue constructif avec les États-Unis après la décision du président Donald Trump de retirer son pays de l’institution. Alors que l’OMS défend son indépendance et les réformes engagées, ce départ fragilise l’organisation et pose la question du financement de la santé mondiale.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé son regret face à l’annonce américaine et a souligné les efforts entrepris pour améliorer le fonctionnement de l’agence. Il a notamment mis en avant la mise en œuvre de 85 des 97 recommandations de réforme. Il a également insisté sur l’absence de favoritisme politique, réfutant les accusations de Washington selon lesquelles l’OMS serait sous l’influence excessive de la Chine.

Par ailleurs, l’un des principaux griefs avancés par Donald Trump concerne la gestion de la pandémie de COVID-19, jugée défaillante par l’administration américaine. En réponse, l’OMS rappelle que plusieurs examens indépendants ont été réalisés, aboutissant à plus de 300 recommandations pour améliorer les dispositifs de réponse aux crises sanitaires. L’organisation met également en avant les initiatives mises en place depuis, telles que la création de centres pour la production de vaccins en Afrique et la mise en place d’un Fonds de lutte contre les pandémies.

Ce retrait américain n’est pas sans conséquences financières. Washington étant l’un des principaux contributeurs de l’OMS, cette décision aggrave une situation budgétaire déjà difficile. Pour faire face à cette crise, l’agence a mis en place des mesures d’austérité, incluant un gel des recrutements et une réduction des coûts de voyage et des investissements en capital.

Analyse : Une décision stratégique et politique

Le retrait des États-Unis de l’OMS s’inscrit dans une dynamique plus large de remise en cause des organisations internationales par Donald Trump. Depuis son arrivée au pouvoir, l’ancien président a multiplié les décisions de désengagement des instances multilatérales, dénonçant leur inefficacité ou leur supposée partialité. Cette stratégie vise autant à affirmer une posture souverainiste qu’à séduire une base électorale méfiante à l’égard des institutions globales.

Toutefois, cette rupture avec l’OMS pourrait avoir des répercussions sur la gestion des crises sanitaires mondiales, en affaiblissant les capacités d’intervention de l’organisation. Elle pourrait également isoler les États-Unis sur la scène internationale en matière de coopération en santé publique. L’appel au dialogue de l’OMS semble donc être une tentative de préserver une relation stratégique, dans un contexte où les défis sanitaires nécessitent plus que jamais une coordination mondiale.

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