Le président américain Donald Trump a officiellement annoncé le retrait des États-Unis du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDH), une décision qui, bien que prévisible, marque un tournant dans l’approche américaine des instances multilatérales. Ce départ s’inscrit dans la continuité d’une politique de désengagement amorcée dès son premier mandat et réaffirmée depuis son retour à la Maison-Blanche.
Les critiques américaines envers le CDH ne datent pas d’hier. Washington reproche depuis longtemps à cet organe son manque d’impartialité et la présence en son sein de pays accusés de violations graves des droits humains. L’administration Trump considère également que l’institution fait preuve d’un biais systématique contre Israël, dénonçant l’adoption de nombreuses résolutions à son encontre, alors que d’autres États aux pratiques répressives y échappent largement.
Ce retrait, loin d’être anodin, entraîne des conséquences sur la scène internationale. D’un côté, il réduit l’influence des États-Unis au sein des discussions sur les droits fondamentaux et affaiblit leur rôle de leader dans la promotion des libertés individuelles. De l’autre, il ouvre la voie à d’autres puissances, notamment la Chine et la Russie, qui cherchent à redéfinir les normes internationales en matière de droits humains selon des perspectives moins universelles.
L’annonce a provoqué des réactions contrastées. Pour certains observateurs, cette décision affaiblit la crédibilité américaine et compromet sa capacité à peser sur les débats internationaux. D’autres estiment au contraire que cette rupture pourrait forcer une réforme du CDH, jugé inefficace et politisé. Human Rights Watch et Amnesty International ont vivement critiqué ce choix, estimant qu’il envoie un signal négatif à toutes les victimes d’oppression à travers le monde.
En se retirant une nouvelle fois du Conseil des droits de l’homme, les États-Unis confirment leur volonté de privilégier une politique étrangère fondée sur les rapports de force plutôt que sur le multilatéralisme. Cette posture, si elle satisfait une frange de l’électorat conservateur américain, risque néanmoins de limiter leur influence diplomatique et d’accroître la fragmentation du système international de défense des droits humains. L’avenir dira si cette stratégie produira les effets escomptés ou si, au contraire, elle isolera davantage Washington sur la scène mondiale.