Nicaragua : Un État de répression sous Ortega et Murillo

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By La rédaction

Depuis avril 2018, le Nicaragua est plongé dans une spirale de répression systématique orchestrée par le président Daniel Ortega et la vice-présidente Rosario Murillo. Un rapport accablant du Groupe d’experts des Nations Unies sur les droits humains détaille les mécanismes répressifs mis en place par le régime pour museler toute opposition et consolider son emprise absolue sur le pays.

Les conclusions du rapport, présentées au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, pointent une répression en quatre phases successives. D’abord, la violente répression des manifestations de 2018, où la police, l’armée et des groupes armés progouvernementaux ont commis des exécutions extrajudiciaires. Puis, en 2021, une vague d’arrestations arbitraires et de poursuites judiciaires infondées a visé l’opposition politique pour assurer la réélection d’Ortega. En 2022, la dissolution des partis d’opposition et la persécution de l’Église catholique ont marqué une intensification des violences, tandis que depuis 2023, le régime a adopté des mesures légales renforçant le contrôle total de l’exécutif sur le pays.

Le rapport met en lumière une structure répressive méthodique, où les pouvoirs législatif, judiciaire et sécuritaire sont devenus de simples outils de contrôle pour le gouvernement. L’Assemblée nationale, dominée par le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), adopte des lois restreignant les libertés publiques, tandis que la justice et le ministère de l’Intérieur facilitent la criminalisation des opposants. La surveillance de la population est omniprésente grâce à un réseau d’espionnage mêlant services de renseignement, forces de sécurité et structures locales du parti au pouvoir.

Parmi les violations documentées figurent les exécutions sommaires, la torture, les détentions arbitraires, les disparitions forcées et la privation de nationalité. Des milliers d’organisations non gouvernementales et de médias indépendants ont été fermés, laissant place à une propagande d’État omniprésente. Le régime a aussi recours à des confiscations massives de biens appartenant aux opposants, réduisant ces derniers à la misère.

Le rapport de l’ONU qualifie ces exactions de crimes contre l’humanité, soulignant leur caractère systématique et organisé. Il identifie clairement Ortega, Murillo et plusieurs hauts responsables comme étant directement impliqués dans ces crimes. Des actions judiciaires internationales, notamment en Argentine et au Brésil, ont été lancées sous le principe de la compétence universelle, tandis que plusieurs États et organisations internationales envisagent de renforcer les sanctions contre le régime.

Face à cette situation alarmante, l’ONU appelle la communauté internationale à intensifier son soutien aux victimes et à exercer une pression accrue sur le gouvernement nicaraguayen. La répression ne cesse de s’intensifier et, selon le rapport, restaurer la démocratie et l’État de droit au Nicaragua prendra des années d’efforts soutenus.

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