Alors que la guerre ravage Gaza avec une intensité inédite, une vieille idée a ressurgi dans le débat international : transformer la bande de Gaza en un « Singapour du Moyen-Orient ». Cette vision, relancée récemment par Donald Trump, fait écho aux promesses formulées au début des années 1990 lors des accords d’Oslo. À l’époque, l’optimisme diplomatique laissait espérer une ère de prospérité pour les territoires palestiniens, portée par des investissements massifs et une dynamique de paix naissante.
Dans cette analyse fine et rigoureuse réalisée par Océane De Bie, stagiaire en géopolitique à l’Observatoire géostratégique de Genève, sont retracées les grandes étapes de cette ambition avortée. L’étude revient d’abord sur l’euphorie des accords d’Oslo et l’élan initial qui envisageait Gaza comme un centre économique florissant. Elle détaille ensuite les multiples obstacles – géographiques, économiques, politiques et sécuritaires – qui ont progressivement vidé cette ambition de sa substance. Enfin, elle montre comment la guerre du 7 octobre 2023 a marqué un point de non-retour, en provoquant une destruction massive des infrastructures, une crise humanitaire dramatique et un effondrement économique durable.
Trente ans après les accords d’Oslo, la perspective d’un Gaza prospère apparaît plus que jamais comme un mirage, enseveli sous les décombres d’une guerre incessante et d’un échec politique profond. Plus qu’une simple reconstruction matérielle, c’est une refondation politique et institutionnelle qu’exige désormais l’avenir de Gaza — une tâche titanesque, mais indispensable.
Cette analyse, intitulée « Trente ans d’échecs : pourquoi Gaza ne sera pas Singapour », propose ainsi une lecture lucide et essentielle d’un des drames géopolitiques les plus emblématiques de notre époque.