Dans un rapport alarmant, Amnesty International pointe du doigt les atrocités commises par les deux camps dans le conflit soudanais et dénonce ouvertement la responsabilité des pays étrangers, notamment la Russie, les Émirats arabes unis et l’Égypte, qui alimentent cette guerre dévastatrice par leurs livraisons d’armes aux forces en présence. Ces soutiens internationaux prolongent et aggravent une crise humanitaire sans précédent, frappant particulièrement les femmes et les filles soudanaises, premières victimes des violences sexuelles généralisées.
Selon Amnesty, les RSF ont systématiquement commis des viols individuels et collectifs, pratiqué l’esclavage sexuel et infligé des traitements cruels visant à terroriser les populations civiles, particulièrement les femmes et les filles. Le rapport met notamment en lumière des actes commis en présence des membres des familles des victimes, aggravant encore davantage leur traumatisme et provoquant des déplacements massifs de populations.
Cependant, Amnesty International et d’autres organisations internationales rappellent également les violations graves commises par les SAF, notamment par l’usage d’armes explosives dans des zones civiles densément peuplées, entraînant d’importantes pertes civiles et contribuant à aggraver la crise humanitaire qui frappe le pays.
Le rapport souligne par ailleurs la responsabilité des soutiens internationaux des deux camps. Malgré l’embargo onusien sur les armes concernant la région du Darfour, les SAF et les RSF continuent de recevoir des fournitures militaires. Les RSF bénéficient notamment de livraisons d’armes provenant des Émirats arabes unis et de Russie, tandis que les SAF sont approvisionnées par l’Égypte et d’autres alliés internationaux. Cette aide extérieure alimente directement les violences et les atrocités commises par les deux parties.
Face à ces exactions, Amnesty dénonce l’échec diplomatique et la passivité de la communauté internationale, appelant à une mobilisation urgente pour protéger les civils, garantir une assistance humanitaire adéquate et engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces violences. Le rapport rappelle que les violences commises constituent des crimes de guerre, et potentiellement des crimes contre l’humanité, exigeant une réponse ferme et équilibrée face à l’ensemble des protagonistes impliqués.