Dans une tribune percutante publiée le 18 mai 2025, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et président d’honneur de l’association Leaders pour la Paix, et Donia Kaouach, sa présidente, lancent un appel vibrant : la paix ne peut plus se contenter d’être un idéal moral, elle doit devenir un véritable objet politique, structuré, enseigné et activement poursuivi à l’échelle mondiale.
Créée en 2016, l’organisation Leaders pour la Paix se donne pour mission de faire émerger une culture politique de la paix, notamment à travers la formation de jeunes générations de leaders. L’ambition est claire : contrer une tendance mondiale alarmante, où la violence semble se normaliser malgré les moyens techniques et diplomatiques jamais égalés dont dispose l’humanité. En s’appuyant sur des chiffres accablants — « L’année 2023 a été la plus violente depuis la fin de la guerre froide » — les deux auteurs dénoncent l’inefficacité des modèles militaires et la faillite des grandes puissances à imposer un ordre mondial partagé.
Jean-Pierre Raffarin et Donia Kaouach s’insurgent contre le fait que « les leaders brutaux fascinent » tandis que « la voix de la paix est présentée comme naïve ». Selon eux, cette fascination pour la force et la guerre participe à la fragilisation des États, comme l’a démontré l’échec de la Pax Americana, qu’ils qualifient de « défaite bilatérale » entre les puissances militaires et les sociétés qu’elles prétendent libérer. Citant Camus, ils évoquent ces peuples « condamnés à mourir ensemble, la rage au cœur ».
Pour éviter cette impasse, la tribune plaide pour un changement de paradigme. La paix ne doit plus se définir seulement par l’absence de guerre, mais s’envisager comme un projet « positif, universel et global ». Cela suppose de s’attaquer aux causes structurelles des conflits : pauvreté, changement climatique, inégalités, désinformation, corruption… autant de maux auxquels les États seuls ne peuvent répondre.
L’association Leaders pour la Paix entend incarner cette vision par l’action. À travers ses Universités itinérantes de la Paix, elle forme de jeunes leaders dans les zones de conflit. « Investir dans la plus grande génération de jeunes de l’histoire de l’humanité est la forme la plus efficace de dépense de défense », rappellent les auteurs en citant Kofi Annan. À terme, ils envisagent la création d’une Université mondiale de la Paix, implantée en Afrique, pour proposer une « troisième voie d’engagement » entre résignation et radicalisation.
Cette tribune propose ainsi une vision audacieuse mais lucide : celle d’une paix construite sur l’éducation, la coopération et une gouvernance renouvelée. À l’heure où les conflits se multiplient, elle sonne comme un avertissement — mais aussi comme une feuille de route.
*Légende de la photo: Comme chaque année, Leaders for Peace décerne un prix pour l’éducation à la paix dans la petite enfance. Cette année, la hashtag#SmartPeacePrize a été présentée par nos invités d’honneur, Son Excellence et Président de l’Institut International Peace Institute (IPI) pour la Paix, hashtag#PrinceZeidRa ’adalHussein et par l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations hashtag#United pour la sécurité routière, Président du Conseil d’administration de l’Institut International Peace Institute (IPI) pour la paix et ancien Directeur général de Ferrari, M. hashtag#JeanTodt, lors de Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en présence du Ministre Jean-Noël Barrot au Directeur Fondateur de hashtag#ActionKivu, Matabaro Amani En hashtag#DemocraticRepublicofCongo, un pays profondément marqué par la violence, le ressentiment et les tensions, hashtag#ActionKivu apporte de l’espoir en autonomisant 600 jeunes élèves chaque année grâce à l’éducation à la paix, au dialogue et aux valeurs universelles qui hashtag#humanity unissent.