L’UNFPA, l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, a annoncé avec regret la suppression de tous ses financements en provenance du gouvernement des États-Unis. Cette décision, prise le 28 février 2025, met fin à 48 accords de subvention, représentant environ 377 millions de dollars, qui étaient destinés à des programmes essentiels en faveur de la santé maternelle et de la protection contre les violences sexuelles dans plus de 25 pays en crise, dont l’Afghanistan, le Tchad, la République démocratique du Congo, Gaza, Haïti, le Mali, le Soudan, la Syrie et l’Ukraine.
Les fonds américains étaient principalement dédiés aux interventions d’urgence de l’UNFPA. Parmi les subventions supprimées, 16 bénéficiaient d’une dérogation humanitaire. Leur impact a été significatif au cours des quatre dernières années : prévention de plus de 17 000 décès maternels, 9 millions de grossesses non prévues évitées et près de 3 millions d’avortements non sécurisés empêchés. De plus, plus de 13 millions de femmes et de jeunes ont eu accès à des soins de santé sexuelle et reproductive, incluant le dépistage du cancer du col de l’utérus, le conseil en contraception et des services de grossesse et d’accouchement sécurisés.
La fin de ce financement entraînera la fermeture de milliers de cliniques, privant ainsi de nombreuses femmes en zones de conflit d’accès à des soins vitaux. Les accouchements se feront sans assistance médicale, sans sages-femmes ni équipement adéquat, mettant en danger la vie des mères et de leurs nourrissons. Les survivantes de viol se retrouveront sans soutien psychologique ni prise en charge médicale. Les sages-femmes, pilier des accouchements en zones de crise, perdront leurs moyens d’action, tandis que les livraisons de matériel médical vers les camps de réfugiés seront interrompues.
L’UNFPA espère un revirement de la politique américaine afin que les États-Unis maintiennent leur rôle de leader mondial en matière de santé reproductive et de protection des droits des femmes. Depuis plus de cinquante ans, le partenariat entre Washington et l’UNFPA a permis de renforcer les systèmes de santé, de sauver des vies et d’améliorer les perspectives économiques de millions de familles.
De nombreuses études montrent que les investissements dans la planification familiale et la santé reproductive génèrent des retombées économiques considérables. Ils favorisent l’accès des filles à l’éducation et la participation des femmes au marché du travail, contribuant ainsi à la stabilité et à la prospérité mondiales.
Malgré cette coupe budgétaire brutale, l’UNFPA affirme sa volonté de poursuivre sa mission en collaborant avec les États membres, les agences de l’ONU et les partenaires locaux, y compris les organisations dirigées par des femmes et des jeunes. Son engagement envers la sécurité, la dignité et la liberté des femmes et des filles reste inébranlable, quel que soit le contexte politique et financier.