La visite de Marine Le Pen au Tchad, du 14 au 16 mars 2025, présentée comme un moment fort pour asseoir sa stature internationale face aux revers diplomatiques d’Emmanuel Macron, s’est finalement soldée par un échec évident, révélant les failles majeures de la stratégie africaine du Rassemblement national (RN).
Au Tchad, la rencontre entre Marine Le Pen et le président Mahamat Idriss Déby Itno a été largement interprétée comme une tentative opportuniste malvenue, profitant cyniquement du refroidissement actuel des relations franco-tchadiennes. L’opposition locale n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette visite de « vide de sens » et « contre-nature », pointant du doigt les contradictions flagrantes entre le discours nationaliste du RN et les valeurs panafricaines défendues par de nombreux leaders africains.
La presse africaine a relayé massivement ce scepticisme : Marine Le Pen n’a pas réussi à convaincre, apparaissant davantage comme un symbole de repli identitaire français que comme une alternative crédible pour renouveler les relations franco-africaines. Son image, très éloignée des attentes africaines en termes d’égalité et de respect mutuel, a fortement compromis la portée de son discours.
En France également, cette tentative diplomatique du RN a été accueillie avec une certaine ironie. Si les militants du parti ont tenté d’y voir une avancée significative, l’opinion générale exprimée par les médias français a plutôt mis en lumière les contradictions profondes de la démarche. Le choix de courtiser un régime tchadien critiqué pour ses dérives autoritaires a été interprété comme une incohérence majeure venant d’un parti prônant une souveraineté nationale stricte.
Loin de permettre à Marine Le Pen de marquer des points sur la scène internationale, ce voyage au Tchad semble donc confirmer l’incapacité chronique du RN à articuler un projet international cohérent, pris entre une posture nationaliste difficilement exportable et une volonté maladroite de s’imposer à l’étranger.
En somme, cette visite tchadienne s’impose comme un révélateur éclatant des limites diplomatiques et idéologiques du RN, un véritable flop qui risque de peser lourd dans la crédibilité internationale de Marine Le Pen.