Mustapha Djemali, ancien haut fonctionnaire du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), âgé de 81 ans, est détenu injustement à Tunis depuis le 3 mai 2024. Ce citoyen tunisien et suisse, reconnu pour son engagement humanitaire exemplaire, est accusé par les autorités tunisiennes d’avoir aidé des migrants clandestins en leur fournissant un logement. Toutefois, les personnes aidées par son organisation, le Conseil Tunisien pour les Réfugiés (CTR), sont dûment enregistrées comme réfugiés légitimes par le HCR.
Mustapha Djemali est une figure respectée à l’international. Il a occupé des postes stratégiques au sein du HCR à Genève de 1980 à 2004, notamment comme conseiller spécial et directeur régional pour l’Asie centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Son travail a permis à de nombreux réfugiés d’accéder à une assistance cruciale dans des contextes de crise humanitaire.
Son arrestation menace aujourd’hui gravement les activités humanitaires du CTR. De nombreux réfugiés dépendant de son aide sont désormais privés de soutien, exacerbant une crise humanitaire déjà critique dans la région.
Les conditions de détention de M. Djemali préoccupent particulièrement sa famille, installée en Suisse. Très fragilisé par l’âge et la maladie, Mustapha Djemali subit une détérioration rapide de son état de santé physique et mentale en prison, notamment en raison de l’absence prolongée de traitements médicaux adaptés et de conditions de détention inappropriées. Sa famille rapporte une perte de poids alarmante ainsi que de graves inquiétudes quant au risque élevé d’aggravation de ses maladies chroniques.
Face à cette situation préoccupante, une pétition internationale sur la plateforme change.org, exigeant sa libération immédiate, a été lancée et a rapidement rassemblé des signatures provenant de personnalités, défenseurs des droits humains et citoyens solidaires. Ces signataires dénoncent vigoureusement l’injustice flagrante de son emprisonnement et appellent à une réaction internationale immédiate.
Malgré l’activation formelle de la protection consulaire suisse, la diplomatie suisse fait l’objet de vives critiques en raison de sa discrétion jugée excessive. La famille de Mustapha Djemali exprime publiquement son mécontentement, accusant la Suisse de mener une « diplomatie trop neutre » et inefficace face à la gravité de la situation.
Mary Lawlor, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits humains, et le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, se sont joints aux appels à la libération immédiate de Mustapha Djemali. Ils dénoncent clairement une détention contraire aux normes internationales, ainsi qu’une campagne de diffamation politique contre les défenseurs des migrants en Tunisie.
La famille de Mustapha Djemali, ayant tenté en vain d’obtenir sa libération par des démarches diplomatiques discrètes, appelle désormais à une mobilisation médiatique et internationale forte pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’instrumentalisation politique à caractère raciste. Le cas de Mustapha Djemali illustre, selon eux, un contexte plus large de répression et de stigmatisation croissante à l’encontre des défenseurs des droits humains et des migrants en Tunisie.