Le 18 février 2025, Riyad a été le théâtre de discussions inédites entre les États-Unis et la Russie, visant à revitaliser leurs relations bilatérales et à trouver une issue à la crise ukrainienne. Cette initiative diplomatique saoudienne pourrait redéfinir les équilibres de pouvoir au Moyen-Orient, en particulier face à l’Iran. En orchestrant cette rencontre de haut niveau, l’Arabie saoudite affirme son rôle de médiateur incontournable sur la scène internationale. Cette démarche proactive contraste avec la position de l’Iran, souvent perçu comme un acteur isolé en raison des sanctions internationales et de ses différends avec l’Occident.
La capacité de Riyad à réunir Washington et Moscou démontre une flexibilité diplomatique accrue, renforçant ses alliances tout en maintenant des relations équilibrées avec des puissances aux intérêts divergents. Cette stratégie pourrait limiter les options de Téhéran, qui mise traditionnellement sur ses partenariats avec la Russie et la Chine pour contrebalancer l’influence américaine. Par ailleurs, une détente entre les États-Unis et la Russie, facilitée par l’Arabie saoudite, pourrait modifier les dynamiques dans des zones de conflit où l’Iran exerce une influence notable, comme en Syrie, au Yémen ou au Liban. Un repositionnement des alliances et des intérêts dans ces régions pourrait affaiblir la mainmise de Téhéran et offrir à Riyad une opportunité de consolider sa présence.
Sur le plan économique, une amélioration des relations entre grandes puissances pourrait stabiliser les marchés énergétiques, secteur clé pour l’économie saoudienne. Cette stabilité pourrait, en revanche, réduire la marge de manœuvre de l’Iran, dont l’économie souffre des sanctions et de la volatilité des cours pétroliers. En définitive, en facilitant le dialogue entre les États-Unis et la Russie, l’Arabie saoudite ne se contente pas de renforcer sa stature internationale. Elle redéfinit également les rapports de force régionaux, posant un défi stratégique à l’Iran dans la quête d’influence au Moyen-Orient.
La diplomatie saoudienne, en jouant un rôle central dans la médiation entre Washington et Moscou, pourrait bien rebattre les cartes du pouvoir au Moyen-Orient. Cette initiative place Riyad en position de force, tandis que Téhéran pourrait voir son influence régionale s’éroder face à cette nouvelle donne géopolitique.