Iran : Un rapport choc de l’ONU dévoile l’ampleur de la répression contre les manifestants

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By La rédaction

Un rapport accablant publié récemment par la Mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations Unies expose avec précision et gravité les violations systématiques et massives des droits humains en Iran. Ces exactions, commises par les autorités iraniennes, concernent principalement les manifestations déclenchées le 16 septembre 2022, suite à la mort tragique de Jina Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour « port incorrect du hijab ».

Au terme d’une enquête approfondie menée pendant 24 mois, le rapport de l’ONU documente minutieusement 551 décès, dont au moins 49 femmes et 68 enfants. Les forces de sécurité iraniennes sont accusées d’avoir recours de façon systématique et disproportionnée à une violence létale contre des manifestants pacifiques. Parmi les blessés, beaucoup souffrent de mutilations permanentes causées par l’utilisation ciblée d’armes à feu et de plombs métalliques dirigés sur des zones vitales telles que le visage, le cou ou les yeux.

Le rapport révèle également des pratiques d’arrestations massives et arbitraires : près de 22 000 personnes ont été visées par des poursuites criminelles pour leur simple participation à des manifestations pacifiques ou pour avoir exprimé leur soutien via les réseaux sociaux. Les détenus sont confrontés à des conditions carcérales extrêmement difficiles, incluant surpeuplement, insalubrité, absence de soins médicaux adéquats, isolement prolongé pouvant atteindre jusqu’à 18 jours, ainsi que de graves actes de torture, dont des violences sexuelles et de genre, souvent utilisées comme outils d’intimidation et de punition.

Le rapport pointe également une situation particulièrement critique pour les femmes et les jeunes filles, victimes de discriminations profondément ancrées dans le système juridique iranien. Parmi les lois discriminatoires, figurent l’obligation stricte du port du hijab sous peine de sanctions sévères, des mariages précoces autorisés dès l’âge de 13 ans (voire plus jeunes avec autorisation judiciaire) et la valeur moindre attribuée au témoignage féminin devant la justice. De manière préoccupante, une augmentation notable des condamnations à mort contre des femmes, liée aux manifestations, a été observée, suscitant une vive inquiétude internationale.

Autre point majeur soulevé par le rapport : l’utilisation stratégique de coupures d’internet par les autorités iraniennes afin de freiner la coordination des manifestants et empêcher la diffusion d’informations sur les violences. La région du Sistan-et-Baloutchistan, principalement peuplée de minorités, a été particulièrement ciblée par ces interruptions de connectivité.

Les experts mandatés par l’ONU n’hésitent pas à qualifier plusieurs de ces violations de crimes contre l’humanité, évoquant des actes de meurtre, torture, détention arbitraire prolongée et persécutions systématiques fondées sur le genre et l’appartenance ethnique ou religieuse.

Face à cette situation alarmante, le rapport propose une série de recommandations urgentes aux autorités iraniennes : l’arrêt immédiat des exécutions de manifestants, la libération inconditionnelle de toutes les personnes détenues arbitrairement, la révision profonde des lois discriminatoires et répressives, ainsi que la mise en place d’un mécanisme indépendant pour traduire en justice les responsables de ces exactions. L’ONU appelle également l’Iran à permettre l’accès libre des observateurs internationaux aux centres de détention pour garantir le respect des droits fondamentaux.

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