Abuja, Nigéria – 27 février 2025
Face à l’augmentation inquiétante des incidents affectant les câbles de télécommunications sous-marins, un sommet international s’est tenu à Abuja, au Nigéria, pour renforcer la résilience de cette infrastructure essentielle. Réunissant gouvernements, leaders de l’industrie et organisations internationales, cet événement vise à protéger le réseau mondial qui achemine plus de 99 % du trafic international de données.
Ce sommet intervient alors que les interruptions de service se multiplient. En octobre 2024, des câbles reliant l’Europe à l’Amérique du Nord ont été endommagés par des secousses sismiques, perturbant le commerce électronique et les services financiers. En janvier 2025, des actes de sabotage présumés ont coupé l’accès à Internet dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, illustrant la vulnérabilité de ces artères numériques.
Avec environ 500 câbles sous-marins s’étendant sur plus de 1,7 million de kilomètres, ce réseau constitue l’épine dorsale de l’économie numérique mondiale. Pourtant, chaque année, entre 150 et 200 pannes sont signalées, affectant des milliards de personnes. Les interruptions de service perturbent l’accès à l’information, aux services financiers et même à l’éducation en ligne. « Les câbles sous-marins sont l’épine dorsale de notre monde connecté », a déclaré Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l’Union internationale des télécommunications (UIT). « Ce sommet galvanise les efforts mondiaux pour garantir leur résilience. »
La Déclaration finale du Sommet engage les pays à intensifier leurs efforts pour protéger ces infrastructures vitales. Parmi les mesures annoncées : le renforcement de la surveillance en temps réel, la diversification des itinéraires pour éviter les points de défaillance uniques, et des procédures accélérées pour réparer les câbles endommagés. Les participants ont également souligné l’importance de l’innovation technologique, avec l’utilisation de capteurs intelligents pour détecter les anomalies avant qu’elles ne causent des interruptions de service.
« Les câbles sous-marins sont les artères vitales de l’ère numérique. Leur résilience est une priorité mondiale », a affirmé Bosun Tijani, ministre des Communications du Nigéria. « Le Nigéria, en tant que point d’atterrissage clé pour les câbles en Afrique, est bien placé pour contribuer aux efforts mondiaux. »
Ce sommet marque aussi la première réunion en personne de l’Organe consultatif international sur la résilience des câbles sous-marins, créé par l’UIT en partenariat avec le Comité international de protection des câbles (ICPC). Cet organe a pour mission de surveiller les risques, de promouvoir l’innovation et de renforcer les capacités dans les pays en développement. « Cette coopération internationale est essentielle pour protéger cette infrastructure critique », a déclaré Graham Evans, président de l’ICPC.
Le sommet d’Abuja survient à un moment crucial où les menaces géopolitiques, les actes de sabotage et les catastrophes naturelles mettent en péril la sécurité des câbles sous-marins. En Méditerranée, des chalutiers de pêche illégaux ont récemment endommagé des câbles stratégiques, tandis qu’une éruption volcanique dans le Pacifique a coupé l’Internet d’une nation insulaire pendant plusieurs semaines.
Pour répondre à ces menaces, les pays ont convenu de renforcer la surveillance internationale et de mieux coordonner leurs réponses aux incidents. En diversifiant les itinéraires des câbles et en modernisant les technologies de protection, ils espèrent bâtir un réseau de télécommunications capable de résister aux défis du XXIe siècle.
Alors que le monde devient de plus en plus connecté, la sécurité des câbles sous-marins est devenue une priorité stratégique. Ce sommet ouvre la voie à une coopération mondiale pour protéger l’infrastructure numérique qui soutient l’économie mondiale. La Déclaration d’Abuja marque ainsi un tournant dans la sécurisation des communications internationales, garantissant une connectivité fiable pour tous.