Alors que le monde s’engage dans une transition énergétique sans précédent, la compréhension des dynamiques climatiques s’impose comme un levier incontournable pour garantir la fiabilité et la résilience des systèmes énergétiques. Un rapport récent, publié conjointement par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et le Copernicus Climate Change Service (C3S), met en lumière l’importance des prévisions climatiques dans la planification et la gestion des ressources énergétiques renouvelables.
L’étude révèle que les conditions climatiques influencent directement la production d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique. En 2023, une année marquée par la transition d’un épisode La Niña à un phénomène El Niño, des fluctuations notables ont été observées : en Amérique du Sud, le facteur de capacité de l’énergie solaire photovoltaïque a augmenté de 3,9 %, tandis que l’Asie de l’Est a enregistré une hausse de 4,1 % de la production éolienne. Ces variations régionales illustrent l’importance d’intégrer des prévisions climatiques précises pour ajuster l’offre et la demande d’électricité.
Anticiper pour mieux gérer : le rôle stratégique des prévisions climatiques
Le rapport insiste sur la nécessité d’exploiter les prévisions climatiques saisonnières pour anticiper les pics de consommation et les fluctuations de production. Ces outils permettent d’optimiser la gestion des réseaux électriques, de renforcer la résilience des infrastructures énergétiques et d’améliorer la préparation face aux phénomènes climatiques extrêmes. « L’intégration des connaissances climatiques dans la planification énergétique assure une production d’électricité plus fiable et renforce l’adaptabilité des infrastructures à long terme », soulignent les auteurs du rapport.
Pour atteindre les objectifs de 2030, notamment le triplement de la capacité des énergies renouvelables et le doublement de l’efficacité énergétique, la diversification des sources d’énergie est cruciale. L’association de l’énergie solaire, éolienne et hydraulique avec des technologies émergentes comme la géothermie et le stockage de l’énergie permettra de mieux gérer l’impact des variations climatiques.
Malgré d’importantes ressources en énergies renouvelables, l’Afrique ne représente encore que 2 % de la capacité installée mondiale. L’exploitation des données climatiques pour développer efficacement les infrastructures énergétiques pourrait accélérer l’industrialisation du continent et favoriser un développement économique durable.
La transition énergétique mondiale repose sur une approche collaborative et informée par le climat. En intégrant les données climatiques aux stratégies énergétiques, les décideurs pourront assurer une production plus fiable, réduire les coûts et minimiser les perturbations. Le rapport préconise également la mise en place de nouvelles structures de marché pour garantir une plus grande flexibilité des systèmes énergétiques propres.
Face à l’urgence climatique, exploiter la science du climat apparaît comme une nécessité pour accélérer la transition énergétique et atteindre les objectifs de neutralité carbone. Une énergie plus verte et plus résiliente passe par une meilleure compréhension des phénomènes météorologiques et climatiques qui influencent chaque jour notre production énergétique.