AVERTISSEMENT / CET ARTICLE A ETE TOTALEMENT GENERE PAR UNE IA. PENSEZ A CONSERVER UN REGARD CRITIQUE SUR CE QUE VOUS LISEZ
Le 1er septembre 2025 à Tianjin, devant les dirigeants de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), António Guterres a livré un discours programmatique : cessez-le-feu à Gaza et en Ukraine, protection des civils du Soudan au Myanmar, réforme financière mondiale, sursaut climatique, coopération numérique autour de l’IA. Tout y était : les priorités, les chiffres, la méthode, et l’invocation d’un « leadership fondé sur des principes ». Pourtant, tout sonnait étrangement creux. Non pas parce que les objectifs seraient discutables, mais parce que l’architecte principal du système – l’ONU – n’a plus les moyens de ses ambitions, ni la légitimité incontestée pour entraîner le « Sud global ». Le contraste entre l’ampleur des injonctions et la faiblesse des leviers a rarement été aussi saisissant. ONU Pressdppa.un.org
Le décor : l’OCS se rêve pôle d’attraction, l’ONU cherche sa voix
La scène n’était pas neutre. À Tianjin, Xi Jinping et Vladimir Poutine ont présenté l’OCS comme la matrice d’un ordre « multipolaire », avec une rhétorique de « vrai multilatéralisme », l’annonce d’initiatives financières (banque de développement), d’infrastructures et de coopérations technologiques, et l’idée d’émanciper l’Eurasie des circuits dominés par le dollar. Dans cette dramaturgie, l’ONU n’était pas le chef d’orchestre mais un invité de marque : respecté, certes, décisif, non. Guterres a salué la capacité de l’OCS à « façonner un avenir plus pacifique », mais c’est bien Pékin qui donnait le tempo politique. ReutersAP News
Des appels justes, mais sans preneurs
Sur Gaza, la demande d’un cessez-le-feu « immédiat et permanent », de la libération des otages et d’un accès humanitaire sûr est moralement et juridiquement imparable. Elle intervient alors même que les atteintes massives aux civils et l’effondrement des systèmes de base continuent d’être documentés par des organes onusiens. Pourtant, ces alarmes se perdent dans le vacarme d’une guerre où les acteurs clés – États-Unis, Israël, Égypte, Qatar, Iran, factions palestiniennes – n’alignent pas leurs priorités, et où l’ONU n’a plus de pression crédible à exercer, ni financière ni politique. Le « consensus » minimal, déjà introuvable au Conseil de sécurité, l’est tout autant dans les capitales. The Guardian
Sur l’Ukraine, la requête d’un cessez-le-feu « menant à une paix juste, globale et durable » se heurte à la logique d’attrition stratégique et à l’incompatibilité des objectifs de guerre. Là encore, l’ONU ne pèse plus que comme plateforme de discours, pas comme force d’entraînement. Les médiations récentes se déroulent hors de son giron, à l’initiative d’États-pivot ou de formats ad hoc. ONU Press
Quand Washington coupe, New York s’étiole
L’argument budgétaire est brutal mais réel : sans argent, pas de multilatéralisme opérationnel. Or, depuis 2024, Washington – premier bailleur historique du système onusien – a multiplié gels, plafonnements et retraits ciblés. La suspension américaine des financements à l’UNRWA (initialement décidée sous l’administration Biden en janvier 2024, puis gravée par le Congrès en 2024) a laissé un trou majeur que les autres donateurs n’ont pas compensé. En 2025, des signaux politiques venant de la Maison-Blanche ont encore nourri une ligne de défiance à l’égard de certaines agences onusiennes. L’effet cumulatif est clair : déficit chronique, programmes à l’arrêt, et un secrétaire général réduit à exhorter davantage qu’à agir. Congress.govReutersCentre de Jérusalem pour la SécuritéFDDThe White House
Crédibilité abîmée auprès du « Sud global »
Plus corrosif encore que la pénurie de moyens : la panne de confiance. Depuis deux ans, Gaza a agi comme révélateur des doubles standards occidentaux aux yeux de larges segments du « Sud global ». Ce reproche – « ce que vous condamnez en Ukraine, vous l’excusez à Gaza » – s’est enraciné dans les opinions publiques et dans des chancelleries qui arbitrent désormais en fonction d’intérêts régionaux, pas de normes proclamées. Quand l’ONU porte ces normes, elle souffre par ricochet de l’alignement perçu de ses puissants parrains. Dans ces conditions, le prêche de Tianjin – paix, droit international, réformes – paraît en décalage avec la réalité d’une organisation suspectée d’impuissance et d’Occidentalo-centrisme. The WireThe GuardianODI: Think changeAl Jazeera
Réformes : le discours contre la géopolitique
Guterres a raison : le monde de 2025 n’est pas celui de 1945. Donner plus de voix et de droits aux économies émergentes dans les IFI (FMI, Banque mondiale) ou stabiliser un financement climatique prévisible ne sont plus des options mais des prérequis. Sauf que ces réformes supposent l’assentiment de ceux qui perdraient du pouvoir relatif – et l’acceptation de concessions réciproques. Ni Washington ni Pékin, ni Bruxelles ni New Delhi ne semblent prêts à payer le prix politique d’un compromis substantiel. Résultat : beaucoup d’« initiatives » concurrentes, peu d’architecture commune. L’OCS propose sa propre grammaire (banque, plates-formes, corridors, IA), les BRICS aussi, tandis que l’ONU tente d’agréger sans disposer des ressources pour guider. AP NewsReuters
Climat et IA : l’asymétrie des responsabilités… et des caisses
Demander au G20 – 80 % des émissions – de « montrer l’exemple » est cohérent. Mais l’injonction se fracasse sur les budgets et les cycles électoraux. Les 1 300 milliards de dollars annuels d’ici 2030 pour le climat ? Lointains, fragmentés, litigieux. Les mécanismes onusiens sur l’IA ? Utile d’avoir un « forum commun », mais l’essentiel des normes émergera des régulateurs disposant de marchés profonds (UE, États-Unis, Chine) et des coalitions industrielles. Là encore, l’ONU cadre ; d’autres décident. ONU Press
Verdict
À Tianjin, António Guterres a prononcé le discours qu’un secrétaire général doit prononcer. Mais la scène internationale lui a répondu par un haussement d’épaules poli. Entre l’austérité imposée par le premier bailleur, la concurrence systémique d’architectures parallèles emmenées par la Chine et la Russie, et un crédit moral occidental abîmé aux yeux du « Sud global », l’ONU parle de principes tandis que les États parlent de puissance. Tant que l’écart restera aussi grand entre la promesse multilatérale et la réalité budgétaire et politique, les appels de New York continueront de résonner… dans le vide. ReutersAP NewsThe White HouseCentre de Jérusalem pour la SécuritéThe Wire