Performance artistique à Genève : Un artiste syrien détruit une sculpture en signe de protestation devant le siège de l’ONU

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By La rédaction

Ce vendredi, une performance artistique poignante a eu lieu devant le siège des Nations Unies à Genève. Le célèbre artiste syrien et ancien détenu, Khaled Dawwa, a détruit une sculpture monumentale intitulée « Le Roi des Trous », en présence de familles de personnes détenues ou disparues en Syrie. Cet événement, organisé pour marquer la Journée internationale des personnes disparues, a attiré une foule nombreuse, sensibilisant le public à la crise humanitaire persistante en Syrie.

La sculpture, mesurant trois mètres de haut, représentait un dictateur en décomposition, symbole de la fragilité des régimes fondés sur l’injustice et l’oppression. Au fur et à mesure que Dawwa démantelait l’œuvre, des membres des familles de détenus ont écrit des messages destinés à leurs proches sur les morceaux de la statue. Ce geste fort visait à rappeler au monde que près de 157 000 personnes sont toujours détenues arbitrairement ou portées disparues en Syrie, un chiffre alarmant qui ne cesse de croître.

Dawwa, lui-même survivant des geôles du régime Assad, a expliqué que cette performance avait pour but de montrer la vulnérabilité du régime syrien. « Cette œuvre montre le vrai visage du dictateur – une figure en décomposition, isolée, fragile et faible », a-t-il déclaré, ajoutant que la destruction de la sculpture symbolisait l’espoir de voir le régime s’effondrer sous le poids de ses propres injustices.

Cette manifestation artistique a également servi de plateforme pour les membres de la Charte Vérité et Justice, une coalition de survivants et de familles de détenus, qui ont exhorté les Nations Unies à intensifier leurs efforts pour retrouver les personnes disparues en Syrie. L’Institution internationale pour les personnes disparues en Syrie (IIMP), créée il y a un an par l’ONU, n’a toujours pas commencé ses travaux sur le terrain, une situation dénoncée par les familles présentes.

Mariam Hallak, cofondatrice de l’Association des Familles Caesar, a pris la parole pour exprimer sa douleur et son espoir. « Je suis ici pour élever ma voix et demander la fin des disparitions forcées en Syrie, afin que mes enfants et petits-enfants ne vivent pas ce que tant d’entre nous ont enduré. La disparition forcée est l’arme la plus puissante du régime syrien pour faire taire la révolution et toute quête de liberté et de dignité », a-t-elle déclaré.

Le site de l’ONG « The Syria Campaign », qui a soutenu cet événement, encourage les citoyens du monde entier à contacter leurs représentants à l’ONU pour leur demander d’accélérer la recherche des personnes détenues et disparues en Syrie. Pour plus d’informations sur cette campagne et sur les actions à entreprendre, visitez thesyriacampaign.org.

L'artiste syrien Khaled Dawwa

Cette performance est un rappel brutal de la réalité persistante en Syrie, où la quête de justice pour les victimes de disparitions forcées reste un défi majeur, explique le communiqué de l’ONG. En détruisant sa sculpture, Khaled Dawwa a non seulement exprimé sa propre douleur, mais a aussi donné une voix aux innombrables Syriens qui continuent de chercher désespérément leurs proches disparus.

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