Dans une intervention alarmante devant le Conseil des droits de l’homme, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a dressé un bilan dramatique de l’aggravation récente du conflit en Ukraine. Malgré les efforts diplomatiques et les pourparlers autour d’un cessez-le-feu potentiel, les violences se sont intensifiées, entraînant une augmentation significative du nombre de victimes civiles.
Selon les chiffres communiqués par le Haut-Commissariat, depuis le début de l’année 2025, 413 civils ont perdu la vie et plus de 2 000 autres ont été blessés. La semaine la plus meurtrière du mois de mars a enregistré plus de 30 morts et 200 blessés, suite à des attaques répétées. Notamment, un assaut russe le 7 mars à Dobropillia, combinant missile balistique, drones et munitions à fragmentation, a fait 11 morts et 48 blessés parmi les civils.
Depuis l’invasion russe à grande échelle de février 2022, le bilan humain vérifié atteint désormais 12 700 civils tués et plus de 30 000 blessés. Ces chiffres, souligne M. Türk, restent probablement sous-estimés.
Le Haut-Commissaire s’est dit particulièrement préoccupé par l’utilisation croissante de drones de combat à courte portée par les deux parties, ces armes ayant causé davantage de pertes civiles que tout autre dispositif depuis décembre dernier. En outre, il a condamné fermement les exécutions sommaires, la torture et les mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre et détenus civils par les forces russes, ainsi que l’utilisation de procès arbitraires sous prétexte de « terrorisme ».
La situation critique des enfants ukrainiens a également été mise en lumière. Entre février 2022 et fin 2024, 669 enfants ont été tués et 1 833 blessés. Plus de 2,4 millions d’enfants ont été déplacés, subissant des traumatismes psychologiques, la perturbation de leur éducation et des soins de santé, ainsi que des violences extrêmes, y compris des exécutions sommaires et des abus sexuels dans les territoires occupés.
Le Haut-Commissariat a également dénoncé l’imposition de politiques de russification dans les territoires occupés, le transfert forcé d’enfants ukrainiens, et l’obligation faite aux résidents d’obtenir la nationalité russe pour accéder aux services de base.
Face à cette escalade des violences et des violations flagrantes des droits humains, Volker Türk a appelé la Russie et la communauté internationale à agir immédiatement pour protéger les civils et garantir une paix durable basée sur le respect intégral des droits humains, la libération des détenus et le retour des enfants déplacés. « La paix doit être ancrée dans les droits humains, incluant la vérité, la justice et la responsabilisation pour assurer sa durabilité, » a conclu le Haut-Commissaire.